Octobre - l'automne est là

Je vais vous raconter une petite histoire... imaginez vous...

C'est votre premier jour, vous arrivez à l'heure. Vous ne savez pas exactement en quoi consiste votre mission. Le patron vous acceuille et vous dit "bah allez voir N, elle va vous donner quelque chose à faire!". C'est parti. Vous y allez, vous entrez dans cette open space où travaillent 12 personnes. N se questionne "qu'est ce que je viens bien pouvoir te donner à faire?". Là vous devriez tilter mais non! Vous commencez par classer des papiers par ordre alphabétique dans un petit carton qui n'en peut plus. 15 min plus tard, vous avez fini et là vous devez demandé ce que vous pouvez faire. Ils se regardent, quelqu'un va-t-il se lancer? Finalement J dit à L de vous trouver un truc. L s'exécute mais vous voyez que ça ne l'arrange pas. Vous vous retrouvez à un bureau face à N2 qui vous dévisage mais vous sourit. Vous vous mettez à l'aise malgré tout. Vous devez desormais enregistrer des changements d'adresse dans un ordinateur équipé d'un logiciel DOS, vous, vous pensiez que ça n'existait plus mais si. L s'efforce d'expliquer comment faire mais vous vous rendez compte que sa maitrise du logiciel est peut-etre incertaine. Il s'attarde sur des choses faciles mais vous parle de RECC ou de RECD. Vous ne saurez jamais ce que cela veut dire! La fin de la journée arrive. Vous vous êtes ennuyé toute la journée et il en reste 30 à passer. Au fil des semaines, vous apprenez à maitrisé ces vieux logiciels reliés à des imprimantes d'un autre temps, bruyante et utilisant du papier A3 avec des trous sur les cotés. Vous redécouvrez les disquettes. Ca aussi vous pensiez que ça avait disparu! Vous détestez de plus en plus les moments où vous demandez à travers l'open space "je peux aider quelqu'un à quelque chose" et ces blancs qui suivent. Vous vous demandez pourquoi ils vous ont embauché. Pour éviter au maximum ces moments de solitude, vous ralentissez la cadence au maximum. Vous décomposez chaque tache pour qu'elle soit la plus longue possible. Pour l'envoi de courier, vous mettez les papiers dans les enveloppes, vous fermez, vous allez à la 'composteuse', vous compostez, vous prenez votre paquet d'enveloppes, vous allez vous asseoir à un bureau et ensuite vous triez département, hors département. Enfin vous mettez vos paquets dans la caisse à courier. Inutile de trier en compostant, ca irez beaucoup trop vite. Et puis N vous dit très gentilment que "ça ne sert à rien d'aller aussi vite, vous avez tout le temps". C'est la cerise. Vous n'imaginez pas comment faire pour ralentir davantage. Au cours de vos activités vous découvrez que le matériel est dangereux. En effet vous êtes soumis à de nombreux problèmes d'ordre technique. Vous vous coupez avec du papier, vous vous faites pincer par l'agrapheuse, la machine fabuleuse que plie les papiers et les met dans les enveloppes tout en les fermant mange vos enveloppes. Bref autant d'épreuves qu'il faut affronter. Et puis il y'a ces jours où personnes n'a de travail pour vous alors, vous discutez avec les autres et écoutez les commentaires du jeu "qui passe dans la rue?". Vous feuilletez les nombreux catalogue de M, celle qui a pour second métier commercial. Y passent les nappes, les moules en silicone, les parfums, les colliers et même le fromage. et dans tout ca vous avez manqué les tickets restaurant... Mais tout le monde compati "c'est vraiment dommage que tu aies raté ça!". Bref le temps passe lentement. Mais N2 est toujours là pour la conversation rigolote du jour : sarko est le diable, la poste tous des glandeurs, la religion est une secte... Bref autant de points de vue partagés ne peuvent que vous faire appréciez ce voisin de bureau. Vous commencez à ne plus écouter ses longs discours, ses questions, son pseudo-anarchisme 68tard et ses histoires de... Vous vous contentez d'hocher la tete de temps en temps et de continuer à chercher où sont ces gens partis sans laisser d'adresse dont le courrier revient tout le temps. Parfois vous êtes autorisé à jouer avec des tampons. C'est assez marrant! Et puis il y a ces jours de grève où la réforme des régimes spéciaux vient sur le tapis. Bien sûr vous vous taisez, vous aviez bien compris que chacun d'entre eux avait voté ségolène. Alors vous ne la ramenez pas parce que de toutes facons vous savez que vous n'aurez jamais le même point de vue. Vous, vous êtes fait pour le privé, pour travailler sur des missions qui vous passionnent mais certainement pas pour travaillez à l'heure là où ce qui n'est pas fait aujourd'hui sera fait demain ou peut etre dans 3 mois. Peu importe. Et puis un jour vous comprenez pourquoi vous avez été embauché. Il faut ranger les archives. Mais la responsable de votre nouvelle tache était en arrêt maladie alors c'a été retardé. Elle vous annonce que vous en aurez pour 5 à 6 jours. génial! C'est à la cave. Moins drole. Mais vous positivez, vous ne verrez plus cette tête de con toute la journée. On vous montre les lieux. Il y a des araignées. Pas génial. Mais vous vous y ferez. On vous prévient de vous enfermez car un des voisins de l'immeuble est bizarre. Il enferme régulièrement la femme de ménage dans ce sous sol. Vous voyez le désastre de cette salle d'archive qui n'a pas été vidée depuis 1999. Vous commencez à trier, ranger et finalement ça va vite. Alors vous vous accordez une petite pause sur l'unique chaise de la cave. Vous finissez par vous endormir. Le téléphone sans réseau vous tient compagnie et fredonne sans arrêt les 10 chansons que vous avez enregistrées dessus. De temps en temps quelqu'un descend : café? ca va?. très bien. Vous êtes en paix ici. Et puis finalement en 4 jours peu actifs c'est réglé. Et déjà c'est la fin de votre mois. vous êtes libre. Vous avez bien travaillé, merci!